Selon l’ONU, 20% de la population mondiale d’élèves souffrent de violences subies à l’école. Les établissements éducatifs qui devraient être un lieu d’apprentissage sûr, deviennent parfois le théâtre de bien de drames. Ce phénomène préoccupant entraîne, hormis les impacts physiques observables, des conséquences psychologiques importantes pour les jeunes auteurs ou victimes, et mène généralement à l’échec scolaire.
La violence entre élèves
La violence entre élèves se manifeste de différentes manières : bagarres, bousculades, coups, gestes brutaux, injures et insultes, racisme, harcèlement et agressions sexuelles, racket, menaces, moqueries, intimidation, vol. La violence physique est plus facile à détecter et à prouver que la violence psychologique. Il faut être attentif à un changement de comportement d’un enfant durant la période scolaire : repli sur soi, perte d’appétit, mauvais résultats, agressivité, déprime, tendances suicidaires, etc. La meilleure attitude à adopter est de maintenir un dialogue permanent avec l’enfant, de le conscientiser sur les manifestations et les méfaits de la violence, et lui apprendre la conduite à tenir face à quelconque forme de violence.
Mon enfant est violent, que faire ?
Face à un enfant turbulent, bagarreur, ou violent à l’école, il est conseillé d’essayer d’en déterminer les causes. Elles peuvent résulter d’un manque d’autorité parentale ou a contrario de trop d’autorité dans l’éducation. Premiers éducateurs et responsables de leurs enfants, les parents leur transmettent des valeurs et des conceptions de la vie en société. Les enfants peuvent reproduire la violence comme mode de résolution des conflits. La responsabilité du développement harmonieux de l’enfant incombe avant tout aux parents, précise l’article 13 de la Loi sur les droits et la protection de l’enfant. L’éducation ne passe toutefois pas uniquement par la famille mais également par les fréquentations, l’école, la télévision, internet et tout un environnement que les parents ne maîtrisent pas toujours.
En milieu scolaire, la responsabilité des actes de l’enfant peut revenir au Directeur de l’établissement et aux enseignants qui en ont la surveillance. Si votre enfant est violent et/ou de tempérament brutal, il est conseillé de le faire suivre par un pédopsychologue pour corriger son comportement. Avertir les responsables de l’établissement de ses problèmes comportementaux permet à ces derniers d’être plus vigilants face à d’éventuelles manifestations de cette violence. Il est enfin recommandé de souscrire à une bonne assurance en responsabilité civile qui couvrirait les dommages corporels ou matériels que pourrait causer votre enfant.
La violence par les éducateurs
La pratique des corrections physiques, surtout en primaire et en secondaire, reste répandue et banalisée. La violence perpétrée par le personnel éducatif peut consister en châtiments corporels, corvées obligatoires, abus sexuels (attouchements, sexe transactionnel, viol). La violence psychologique s’exprime par la négligence, les insultes, moqueries, propos blessants et dégradants à l’encontre de l’enfant, ou basés sur une différence ou une inégalité (ethnique, physique, religieuse, origine sociale, etc.). Les punitions acceptables devraient être non-violentes et éducatives.
Maitre Olivia Rajerison
Source : https://lhebdo.mg/04/06/2018/violence-scolaire/