Le 15 décembre dernier, sur le fil, la veille de la clôture de la session parlementaire annuelle, la réforme du code de la nationalité a été votée au Parlement malgache. Le texte initial, inchangé depuis l’indépendance de l’île en 1960, trainait avec lui quelques articles extrêmement discriminatoires à l’égard des femmes et des enfants. Cette semaine, à l’occasion d’un colloque organisé à Genève par Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés sur les « meilleures pratiques pour la promotion de l’égalité d’accès de la femme à la nationalité », la ministre de la Population et de la protection de la femme, fervente défenseure du projet de loi, a pu livrer son témoignage : « Madagascar a connu une belle avancée. Le pays est sorti de la liste des 27 ! » Liste faisant référence aux pays où la femme n’a pas les mêmes droits que l’homme en termes d’accès à la nationalité. Le problème c’est que ce texte, malgré ses améliorations, n’a pas fait table rase des inégalités de genres et humaines. De nombreux articles discriminent encore la femme vis-à-vis de l’homme. Et certains points polémiques, comme la question de l’apatridie, ont tout simplement été occultées. Pour nous éclairer sur ce nouveau code de la nationalité, l’avocate spécialiste en droits humains, Me Olivia Rajerison, répond aux questions de Sarah Tétaud.