« Il n’est de richesses que d’hommes ». Cet aphorisme célèbre de Jean Bodin affirme que la force d’un pays repose sur sa population. Le développement d’un pays dépend de beaucoup de l’esprit d’initiative et d’entreprise de ses habitants. Du point de vue purement capitaliste, l’essor d’une nation est le fruit des opérateurs économiques y œuvrant. Ainsi, l’Amérique s’est construite à partir du savoir, voire du génie de « self made men » comme Rockefeller, Carnegie, Morgan, ou Vanderbilt à qui on attribue l’exceptionnelle croissance des Etats-Unis durant le début du XXème siècle.
En effet, même si une Nation recèle des richesses considérables mais que personne ne les exploite, ce serait tout comme si elles n’existaient pas. Certains pays dotés d’importantes réserves pétrolières, minières, ou d’abondantes matières premières ne se sont pas développés pour autant (Pays du Tiers-Monde), ni modernisés (certains pays du Golfe). En revanche, le manque de matières premières et de pétrole n’a pas empêché le Japon, HongKong, la Corée du Sud ou la Thaïlande de se hisser au rang des pays modernes. Le rôle crucial de l’entrepreneuriat dans l’essor d’un pays est actuellement reconnu. L’entrepreneur, issu d’un agencement inextricable d’influences démographique, juridique, technique, matérielle, intellectuelle et culturelle, s’affirme ainsi comme une force sociale à ne pas négliger.
Qu’en est-il de la propension entrepreneuriale à Madagascar, exceptionnellement riche en ressources naturelles mais figurant en queue de peloton des pays les plus pauvres du monde ? Le Malgache ne serait-il donc pas entrepreneur ? Quels sont les facteurs qui influencent l’entrepreneuriat à Madagascar et pourquoi les étrangers ou les individus de souche ethnique étrangère se lancent plus dans les affaires que les nationaux et y réussissent souvent mieux?